Fk sculpture
S'il est un parcours hors du commun, c'est bien celui de Fk...
Après un CAP de tailleur de pierre, il obtient un CAP puis un bac professionnel de technicien en chaudronnerie industrielle. Mais, l'art était déjà là, dans sa tête, dans ce qu'il ne savait probablement pas nommer comme tel à l'époque.
C'est " au hasard d'un après-midi ", à l'époque où il travaillait en métallerie dans une société de la région toulousaine... " un de ces après-midi où les commandes sont terminées, où le temps semble si long...", qu'il saisit une chute de ferraille qui traînait. " Je l'ai martelée, chauffée, tordue, re-chauffée, refroidie." Il venait de créer sa première sculpture, une rose qu'il a offerte à sa mère. L'aventure était lancée, celle qui lui prouvait qu'il était capable de s'exprimer enfin.
La suite? Un CAP de ferronnerie d'art. Là, Fk découvre sa capacité de créativité. Il n'est plus question de s'ennuyer comme soudeur. Il travaille le métal et réalise un cheval " Crin de fer ", qui lui vaudra le premier prix de l'exposition René Pous, à Auterive. Ce premier prix, il le remportera six ans de suite, jusqu'en décembre 2018.
Dès lors, Fk passe son temps à créer et à découvrir son style. Il progresse dans sa découverte de la vie à partir de la matière inanimée. Il offre une âme au fer, rend charnelles les multiples nuances de la vie, de l'espoir, de la mort, invite l'oeuil à étreindre l'éphémère qui pourtant nous agit : effleurement d'une libellule sur un frémissement de feuille, souvenirs d'enfance sur de frêles tiges pesamment ancrées au sol, démons comme des équilibristes , pensée comme un mystère sous son grillage, figures mythiques réduites à leur quintessence...
Et nous revenons toujours d'où nous venons, nous partons déjà vers ce que nous ignorons, nous sommes là, à la fois immobilisés et en mouvement, toujours aux prises avec un présent forcément insaisissable.
Fk travaille sans modèle, sans croquis, guidé par ses mains. L’œuvre se dégage ainsi, progressivement affranchie de la gangue de la matière. Et pourtant, il explore les objets, les corps, les figures tragiques qui nous renvoient à la fois aux contraintes du réel et aux évasions de l'imaginaire. Il transfigure le monde en vérité poétique, il tord le fer comme l'inconscient tord les rêves, à travers à travers des formes parfois figuratives, parfois chimériques mais toujours symboliques : la douleur, le bonheur, et surtout la liberté, Fk les fait nôtres. Structures pleines ou béantes, visages clos dans un silence évocatoire ou silhouettes distendues vers l'infini, choses inertes qu'anime le souffle du polissage, animaux qui font écho à notre propre condition, autant de créations qui catalysent nos tourments et nos désirs. Les sculptures nous regardent, par effraction, par surprise, par résistance même, dans une tension spéculaire.
Actuellement, Fk prépare un DMA (Diplôme des Métiers d'Art) option sculpture appliquée au métal. Conscient que sa démarche artistique transforme sa part d'ombre, il veut aller plus loin, s'ouvrir encore à ce qu'il perçoit des choses, des êtres, et surtout de lui-même.
